jeudi 25 novembre 2010

Reflets dans un oeil d'or (1967)


REFLETS DANS UN ŒIL D'OR (Reflections in a Golden Eye)
Réalisateur : John Huston
Scénario : Chapman Mortimer et Gladys Hill
Avec : Marlon Brando, Élisabeth Taylor, Brian Keith, Julie Harris, Robert Forster

Dans un fort de Géorgie. La belle Leonora est complètement délaissée par son mari, le commandant Penderton, et le trompe avec le colonel Morris. Un jeune palefrenier, mystérieux, observe chaque nuit la maison du couple, et plus particulièrement la jeune femme. Le commandant lui, semble fasciné par le jeune homme.

Originalité : 6/10
Scénario : 7/10
Musique : 6/10
Interprétation : 7/10
Mise en scène : 8/10
>> Note globale : 6.8/10

Ah ! que je ne l'aime pas la transition cinématographique des années 60 à Hollywood. Je me suis demandé ce qu'aurait été ce film avec des stars de la décennie précédente (Deborah Kerr et Kirk Douglas par exemple), difficile de trouver une réponse. Cela aurait été beaucoup plus pudique dans les sentiments à coup sûr. John Huston réalise ici un beau film, très bien écrit et interprété mais remplit à mon goût de petits défauts qui rendent son déroulement parfois pénible. L'histoire, tout d'abord, est très commune, et n'a pas de quoi intéresser réellement, et il faut tout le savoir-faire du réalisateur pour que l'on ne s'endorme pas. Heureusement, certaines scènes sont très drôles.

L'interprétation est inégale : Marlon Brando prend un accent du sud et transforme sa voix avec talent, mais en fait toujours trop et manque parfois de subtilité et de neutralité tout simplement (la courte scène qui précède le final a de quoi agacer, il s'agit pour moi non pas de génie d'acteur, mais de cabotinage pur et simple). Le reste du casting assure avec talent, notamment l'énigmatique Robert Forster, très charismatique. La lumière de Aldo Tonti est magnifique (j'ai vu le film dans sa version "simple", c'est à dire sans le "Technicolor doré" voulu par Huston) et la mise en scène de haute volée (le mouvement de caméra de fin reste un grand souvenir).

Suis-je trop conservateur ? Mais je dois avouer que les thèmes du film sont abordés avec beaucoup de lourdeur. Les scènes d'infidélité sont très banales, voire ridicules (la première où les amants se couchent dans un buisson de mûres), les rapports de couple sont très datés (quelques scènes toutefois rappellent qu'il s'agit de cinéma et non d'un téléfilm, comme une humiliation à la cravache ou un strip-tease provocateur, très réussies) et le rapport à l'homosexualité trop hésitant, et là aussi parfois ridicule (Forster qui fait du cheval complètement nu, Brando qui récupère un tract et le conserve précieusement, cela prête franchement à sourire). Pourtant le personnage du palefrenier voyeur est très intéressant et observer le couple Brando/Taylor à travers ses yeux est une idée pertinente. Dommage que le film ne garde pas cette ligne directrice jusqu'au bout.

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